vendredi 29 janvier 2016

Réunion tripartite Mali-Niger-HCR : BALISER LE CHEMIN DU RETOUR DES REFUGIES


Le secrétaire général du ministère de la Réconciliation, Samba Alhamdou Baby, a présidé hier la cérémonie d’ouverture de la 5è réunion de la commission tripartite Mali-Niger-HCR à l’hôtel Radisson.
Cette 5è réunion, selon la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’ONU et coordinatrice des actions humanitaires au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe, permettra d’avancer ensemble dans la stratégie pour le retour des refugiés maliens dans leur pays.

Malgré l’extrémisme violent qui fait surface dans la sous-région, a souligné Mme Mbaranga Gasarabwe, l’UNCHR salue l’engagement du gouvernement dans ses efforts de consolidation de la paix, de réconciliation nationale et de développement des régions nord avec l’appui de la communauté internationale, à travers, notamment, la signature le 15 mai 2015 de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, parachevé le 20 juin 2015.

La coordinatrice des actions humanitaires note que le défi sécuritaire est toujours d’actualité et réduit l’espace humanitaire malgré les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires. « La sécurité des axes empruntés par les rapatriés et des zones de retour reste l’une de nos préoccupations majeures, et ce malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Malgré ces difficultés, le gouvernement s’évertue à partager régulièrement avec les pays d’asile les informations sécuritaires et humanitaires des zones de retour des refugiés afin que ces derniers puissent prendre des décisions éclairées pour leur retour », a développé Mme Mbaranga Gasarabwe.

La chef adjointe de la MINUSMA a assuré que tous les acteurs sont mobilisés pour le retour dans la sécurité et la dignité des quelques 140 000 refugiés encore en exil dans la sous-région. Pour cela, a annoncé Samba Alhamdou Baby, le gouvernement a réalisé des sites d’accueil dans les zones de retour, notamment à Boni dans la région de Mopti, Hamzacoma dans la région de Tombouctou, Andéramboucane dans la région de Gao et Takalot dans la région de Kidal. L’aménagement d’autres sites est envisagé.
Le représentant des autorités maliennes a aussi profité de l’occasion pour remercier le gouvernement nigérien et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés du soutien matériel, financier et moral accordé à nos compatriotes réfugiés au Niger depuis le début de la crise en 2012.

De son côté, le chef de la délégation nigérienne, Ibrahim Malangoni, a confirmé que du début de la crise à nos jours, beaucoup d’actions ont été entreprises. Pour lui, ces efforts doivent être soutenus jusqu’à l’atteinte de tous les objectifs. « En tout état de cause, le Niger tiendra ses engagements, tous ses engagements envers ses frères maliens », a assuré Ibrahim Malangoni.
A. DIARRA
L'Essor du 29 janvier 2016
De retour sur le blog, après un long temps de pause.

mercredi 2 octobre 2013

Gifle à la Nation

ADRESSE À LA NATION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR  IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,  CHEF DE L’ETAT (KOULOUBA, LE 02 OCTOBRE 2013)

Mes chers compatriotes,

Comme vous le savez, j’étais hors du pays pour porter votre salut et dire votre gratitude aux amis du Mali qui avaient accouru, dans un élan sans précédent, à son chevet, quand il en avait le plus besoin.

A New York, à la faveur de la 68ème Assemblée Générale des Nations-Unies, j’ai dit votre estime à la Communauté Internationale.

J’y ai surtout annoncé le retour du Mali sur la scène mondiale. Un Mali qui a tiré les leçons de sa crise et qui est déterminé à être un partenaire sûr du monde.

Parce que sa glorieuse Histoire l’y invite. Parce qu’il est fondateur de civilisations et parce que je ne me méprends pas sur la signification du vote qui me vaut le redoutable et insigne privilège de parler au nom du grand peuple que vous êtes.
A Paris, mes échanges avec le Président François HOLLANDE me permettent de compter sur l’accompagnement de la France pour la résolution de notre crise multidimensionnelle. 

Hélas, ma visite parisienne a dû être écourtée à la veille d’un dialogue qui s’annonçait fécond avec le Parlement Français.

J’ai dû interrompre cette importante mission de mobilisation internationale pour le Mali à cause des évènements de Kati, Kidal et Tombouctou.

Mes chers compatriotes,

Me sachant, vous imaginez aisément l’indignation et l’humiliation que me causent les évènements dont Kati est le triste théâtre depuis lundi.

Une investigation est en cours sur les raisons et les acteurs de cette gifle à la nation au moment, je le répète, où les soldats d’autres nations, quittant leurs pays et leurs familles, sont sur notre sol, pour nous défendre, et cela parfois jusqu’au sacrifice suprême.

Si nous voulons demeurer un pays d’honneur, cet honneur nous commande en toute humilité d’être attentifs aux déséquilibres, à l’iniquité et d’une manière générale aux dysfonctionnements dans l’armée.

Pour l’armée républicaine promise et attendue comme pour les autres segments de la nation, il n’est guère de salut en dehors de l’ascenseur républicain. C'est-à-dire le mérite, la prévisibilité, l’équité et la justice. Mais je ne saurais tolérer l’indiscipline et l’anarchie.

Je veux renouveler ici tous mes engagements pour l’avènement de la nouvelle République et la nouvelle armée.

J’ai d’ailleurs instruits au gouvernement de procéder sans délai à la liquidation des comptes et l’établissement du procès verbal de dissolution du Comité Militaire Pour la Reforme des Forces de Sécurité et de Défense.

Que la hiérarchie prévale ! Que les chefs militaires s’assument ! Que la chaîne de commandement se fasse obéir ou qu’elle s’avoue impuissante et incompétente, alors ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai.

Je n’ai pas été porté à la tête de ce pays pour l’affaiblir, le trahir, le piller, en faire la risée du monde ou le laisser aller à la dérive.

Je suis là pour servir avec foi, ardeur et détermination constantes ce peuple du Mali qui me fait confiance, une confiance totale et sans faille.

Rien ne me divertira donc de mon devoir. Aucun danger, aucun risque, aucune intrigue. L’Etat de droit, le pays porteur des plus belles opportunités ne sera pas facile à construire.

Mais, pour qu’il soit demain, il faut que nous en posions le socle dès aujourd’hui.

Je n’ai pas promis, non plus, un pays clé en main, vous le savez.

Mes chers compatriotes,

Tant que je resterai investi de votre confiance, j’assumerai mes très hautes fonctions en toute sérénité et avec une inébranlable détermination.

Je le redis et je veillerai à ce que cela soit !

Je le redis aux auteurs des évènements honteux de Kati.

Mais je le redis également à ceux qui, à Kidal, continuent le chantage, la violence et la violation de l’accord du 18 juin 2013 à Ouagadougou.

Nous avons eu suffisamment d’illustrations que l’Etat central n’est pas celui de nos vœux.

Nous avons voulu, avec la réforme de la décentralisation que je peux qualifier de réforme majeure de la 3ème République, remettre les communautés au centre et à la fin de nos politiques.

Je travaillerai, sans relâche, à la stratégie d’un développement local qui rendra Kidal, Tombouctou, Gao, Mopti, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Kayes et le District de Bamako en responsabilité totale de leur développement dans un Etat éclairé, riche, pertinent et fier de sa diversité.

Les états généraux de la décentralisation incessamment attendus tireront toutes les leçons de notre dispositif de gouvernance, en faisant appel à toutes les compétences internes et y compris celles internationales.

C’est une opportunité irremplaçable pour évaluer le passé et projeter un futur inclusif.

Ma main reste tendue. Laissons de côté la kalachnikov et venons à ce dialogue.

Je prends à témoin la Communauté Internationale, l’offre de paix ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali, l’honneur du Mali, les soldats du Mali, les populations du Mali, toutes ethnies confondues

Les corps déchiquetés, les maisons effondrées, les mêmes horreurs qui peuplèrent le passé récent, doivent cesser.

Aux familles endeuillées de Tombouctou, j’adresse mes condoléances et celles de la Nation. Pour les blessés de Tombouctou et de Kidal, je prie pour leur prompt rétablissement.
Enfin à vous tous, compatriotes, amis et partenaires du Mali, je redis avec force : notre Peuple n’aspire qu’à vivre en paix, mais une paix dans l’honneur et la dignité !

Notre Peuple n’aspire qu’à son développement pour être enfin contemporain de son siècle!

Vive la vaillante armée nationale du Mali qui ne saurait jamais être une armée sans honneur !

Dieu veille sur le Mali éternel ! 

Vive le Mali !

lundi 26 août 2013

AU PIED DE LA LETTRE (n°44) _ QUAND DE FAUX FONCTIONNAIRES DEVIENNENT DE VRAIS…

La section administrative de la Cour Suprême malienne a réhabilité les 263 faux fonctionnaires limogés pour vice de forme, juste après les événements de mai 2013 . En clair, ils ne sont plus des faux fonctionnaires, mais des vrais. Ainsi en a décidé la Cour Suprême.
Vous ne rêvez pas et c’est la réalité. Bref, c’est la fin d’une bataille judiciaire qui n’aura duré que 9 mois. Ceux qui sont entrés dans la fonction publique malienne par le biais du favoritisme ont eu raison de l’État. Car leurs décrets de nomination ont été signés par des fonctionnaires. Vous n’êtes pas au bout de l’étonnement, car la cause de ces faux fonctionnaire était défendue par l’ancien ministre de la Justice : Hamidou Diabaté et ses camardes avocats. On croyait que les politiciens et les militaires étaient les seuls « pourris » de la République….
« La victoire de faux fonctionnaires », tel pourrait être le titre d’un court-métrage sur la corruption et le favoritisme. Demain, ne soyez pas surpris si les faux diplômés sont « réhabilités » par la même Cour.
Bienvenue dans mon pays, le Mali où le ridicule ne tue point. Allahou Akbar !

GANADOUGOU DIARRAKÈ

dimanche 25 août 2013

Échos du Nord

UN VEHICULE DU CICR ENLÉVÉ

Après la débâcle des islamistes extrémistes qui occupaient les régions du nord, le processus de sécurisation et de stabilisation de cette partie du pays se poursuit. Mais malgré les progrès appréciables enregistrés en matière de sécurité, les zones en question sont loin d’être un havre de paix. Les bandits ont renoué avec les enlèvements de véhicule qu’ils avaient multipliés quelque mois avant l’occupation.  Ils viennent de frapper un nouveau coup en enlevant le 17 août dernier, un véhicule du Comité International de la Croix Rouge (CICR).  Le véhicule de type 4X4 est tombé entre les mains d’un groupe de bandits dans la zone de Ménaka. À son bord se trouvaient 4 agents du CICR. Les  malfaiteurs les ont débarqués et ont disparus avec l’engin. Après, ce fut la véritable traversée du désert (sans faux jeu de mots) pour les  employés de l’organisation humanitaire. Ceux-ci ont péniblement rallié ville de Gao, samedi dans la soirée, épuisés et sous le choc.
UN CAMP D’ENTRAINEMENT FANTÔME ?
Un membre du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) a démenti la volonté dudit mouvement d’installer des camps d’entrainement dans le nord du pays. Il y a quelques jours, des médias avaient rapporté que le MAA s’apprêtait à installer de nouveaux camps d’entrainement au Nord du Mali, pour accueillir les volontaires qui veulent défendre la cause « du peuple de l’Azawad ». Du côté de l’armée nationale, on dit préférer  ne pas répondre à ces manœuvres dilatoires et à ces fanfaronnades. « Avec toutes les forces étrangères installées dans le nord, comment un mouvement armé peut-il installer un camp d’entrainement? », a répondu un officier qui suit de près l’évolution des mouvements armés et auprès duquel nous avons tenté de vérifier l’information en question.
ISLAMISTES EN QUÊTE D’UNITÉ
Les groupes islamistes qui ont occupé pendant près de dix mois, les 2/3 du pays semant la terreur et multipliant les exactions sur les populations ont de nouveau fait parler d’eux ces jours-ci. C’est ainsi que deux d’entre eux auraient décidé de se fédérer en seul mouvement. L’information a été donnée par l’Agence Nouakchott information (ANI)  généralement très bien informée sur les groupes islamistes radicaux du Sahel et leurs activités. Les groupes extrémistes dont il est question sont le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest) et les Moulethemounes (les Signataires par le sang) fondé par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar.
« Vos frères dans le Mujao et les Moulethemounes annoncent leur rassemblement et leur fusion en un seul mouvement qu’ils appellent les Mourabitounes pour unifier les rangs des musulmans autour d’un même projet, du Nil à l’Atlantique », affirment les deux groupes jihadistes dans un communiqué diffusé par l’ANI qui a toujours publié des textes des groupes jihadistes sans jamais être démentie. Le communiqué a été signé par Ahmed Ould Amer connu sous son nom de guerre « Ahmed Telmissi », qui dirige le Mujao, et par Mokhtar Belmokhtar chef des Moulethemounes.
Selon l’ANI, ils ont indiqué avoir décidé de céder la direction du nouveau mouvement à une « autre personnalité » sans en donner le nom. Les  deux chefs jihadistes ont réitéré les menaces régulièrement proférées  par les groupes islamistes armés à l’encontre de la France et ses alliés dans la région, promettant « la débâche de leurs troupes ».
LE COLONEL ABDOULAYE COULIBALY REMPLACE LE GÉNÉRAL DIDIER DACKOUO
Didier Dackouo nommé au grade de général  le 14 août dernier quitte le théâtre des opérations. Le commandant des opérations au nord est depuis quelques temps à Bamako. Son remplaçant est le colonel Mamadou Coulibaly, un officier qui a participé activement aux  négociations ayant abouti à l’Accord préliminaire de Ouagadougou. Il était également membre de la Commission technique mixte de sécurité, placée sous la supervision du Comité de suivi et d’évaluation du même  accord. Abdoulaye Coulibaly a comme second le colonel Abdramane Baby.
Rassemblés par A. DIARRA

vendredi 23 août 2013

EN 2013, L'EAU ET L’ÉLECTRICITÉ RESTENT UN LUXE AU MALI

AU PIED DE LA LETTRE (n°43) _ EN 2013, L'EAU ET L’ÉLECTRICITÉ RESTENT UN LUXE AU MALI
Nous sommes en 2013 et l’électricité reste un luxe chez moi au Mali. Ce problème existe, presque, dans tous les pays de l’Afrique de l’Ouest. Les jeunes de Mopti viennent de remporter une bataille et non la guerre. Il a fallu que les jeunes marchent sous la pluie pour que les autorités régionales sortent du coma et contactent urgemment Bamako. Ils avaient intérêt, car toutes ça pouvait dégénérer au pire.


Malheureusement, les populations de Mopti, la Venise Malienne ne sont pas les seules dans cette misère. N’eût été, le groupe électrogène de mon service, ce billet ne serait pas écrit. Nous sommes tous dans la même galère ! Et il est temps qu’on pense aux énergies renouvelables pour avoir la paix.

Les correspondants de l’AMAP (Agence malienne de presse et publicité) à Mopti et Koro relatent le problème avec un détail qui frise l’indignation. Je vous propose quelques passages de leurs écrits. « C’est pour protester contre les coupures d’électricité que des gens ont donc investi la rue mardi et mercredi. Les marcheurs essentiellement constitués de jeunes voulaient qu’on leur explique les raisons des multiples coupures. La marche de mercredi a pris le départ sur terrain scolaire de Gangal avec comme destination la direction régionale d’EDM. Et les rangs des manifestants grossissaient au fur et à mesure de leur progression.
Parvenue à la Place des martyrs (ancienne Place de Sévaré), la marée de marcheurs a été stoppée par les forces de l’ordre. C’est donc là, que les manifestants ont érigé des barricades pour bloquer la circulation.

Un autre facteur que les organisateurs de la marche n’avaient sans doute pas pris en compte est la météo. En effet, aux environs de 10 heures, un vent violent a soufflé sur la ville. Du coup la majorité des manifestants s’est dispersée. Malgré les intempéries, les plus déterminés sont restés sur la place. Parmi ceux-ci, Moussa Cissé un menuisier métallique. L’on peut comprendre aisément la colère et le désespoir de celui-ci dont l’activité professionnelle est essentiellement liée à l’électricité. Il faisait naturellement partie des meneurs de la marche. Torse nu, un pneu usé en main, il encourageait ses camarades à renforcer la barricade érigée. « J’ai perdu trop de marchés à cause des délestages. L’électricité ne doit plus être un luxe. C’est un outil de travail. Que peut-on faire aujourd’hui dans une ville sans électricité ? », interpelle l’homme visiblement exaspéré »

À Koro, toujours dans la même région de Mopti,   c’est le même problème : « les coupures d’eau sont de plus en plus fréquentes à Koro. Même l’hivernage n’y a rien changé.  Beaucoup d’habitants de la ville se servent donc de l’eau des puits traditionnels dont la qualité est plus que douteuse ».  Nous comptons sur IBK pour que ces problèmes soient de vieux souvenirs. Loin derrière nous. Sinon ,dô kèlè ten sah, (y’en a marre !).


Ganadougou Diarrakè